Que dire du prix des fermes?

 

Version 4.2_Page 34-13_janvier 2024

 

On compare des pommes et des choux

Il est difficile de comparer les prix d’achat des fermes, car on ne connait pas toujours la superficie des terres, qui y sont rattachées. On ne sait pas non plus, quelle est l’importance réelle des immeubles, maison et crèches, même si on peut se rattacher au cadastre de 1830, qui semble être assez précis dans ce domaine. Il y a des habitations sans étage, des moitiés de maison, des maisons avec étage…

 

En outre pour certaines fermes on ne dispose que des valeurs déclarées pour l’assurance au moment du déménagement de Jean Laé de Rigonou vers Trégoudan ou d’une estimation donnée par le notaire.

 

Mais on peut quand même dresser un tableau, sachant que les prix des terres ont peu varié jusqu’à la fin du 19ème siècle.

 

Il manque la maison de la rue de la Mairie, dont a hérité Pierre Le Lann, et celle de Tonton Louis, mais on est déjà dans une période, où les prix ont beaucoup évolué. La liste s’arrête donc en 1911.

 

 

La ferme de Jean Derrien

An 13

2100

Avec 3 hectares de terres 

Maison de la rue Poulpatré

1849

7800 (dont 4200 d’usufruit)

C’est en fait une maison double avec étage et comble

Rigonou

1854

6400

Maison avec 11 hectares de terres

Ty Maurice Téphany

1865

2400

Pour la moitié seulement, donc près de 5000F pour le tout

Tybian

1870

6000 

Avec peu de terres

Le penty de Jean Thomas Keraudren

1888

500 seulement, mais c’est aussi la moitié d’une maison  

C’est à peu près le prix payé par Gwenola pour la maison de Georgette, autrefois appelée Ty Maurice Téphany

La maison de la rue de la Marne à Camaret

1908

5050 sans les frais

RdC+étage et combles

Estimée par erreur par le notaire 500000 F seulement en 1961, mais valant le triple, après la rectification de 1969), ce qui équivaut à 6000 F de 1908

Le Pors

Vers 1911

Assuré pour 5000 F, crèches non comprises

3000 Fpour la maison principale et 2000 F pour la cuisine

Les 2 maisons de Kerloc’h

Vers 1911

Assurées pour 3000 F et 2000 F, crèches non comprises

C’est celle de Véronique Quélen qui est assurée pour 3000F ; celle de Laurence Mérour  a été estimée 3000F en 1882 pour calculer les droits de succession

 

 

Comparaison n’est pas raison

  

Le faible nombre de prix  de vente collectés et leur grande diversité ne permet pas de tirer des conclusions précises sur le prix des fermes, mais le tableau donne quand même l’impression d’une lente augmentation du prix des habitations, alors que le prix des terres est resté constant pendant la même période.

 

Ce qui surprend c’est l’écart de 400 F seulement entre Rigonou et  Ty Bian, alors qu’il y a 8 hectares de terres de différence, c'est-à-dire 4000 à 5000 F, si on admet que les terres vendues avec les fermes valent deux fois moins, que celles vendues isolément.

  

Ce qui surprend aussi c’est le faible prix payé pour le second Penty, mais il était peut-être en très mauvais état. Plus probablement les cousins de Kerellot avaient de grands besoins d’argent, puisque des terres ont été également achetées à un prix très inférieur au marché.

 

Jean Derrien a peut-être également bénéficié d’un prix spécial, ce qui le mettrait à part et dans ce cas on arrive alors à un prix de l’ordre de 5 à 6000 F à la fin du 19ème siècle.

 

Les valeurs assurées et celles estimées par le notaire ont été certainement sous-évaluées. Il faut donc s’en méfier.

 

Dans la succession de Jean Laé de 1961 une valeur de 500.000 F a été retenue pour la plupart des biens, mettant sur le même plan les fermes et la maison de la rue de la Marne. Celle de la rue de Bruxelles est estimée 400.000F ; elle était probablement plus petite.

Malgré cela on retrouve bien cette équivalence entre les fermes (sans étage) et la maison de Camaret (avec un étage), qui ressort du tableau, même si la valeur retenue est fausse, puisqu’elle sera revue en 1969 lors de la succession de Joseph Laé.

 

 Comparaison avec aujourd’hui (2019)

 

Il est encore plus difficile de comparer ces habitations à celles, qui sont mise en vente en ce début de 21ème siècle. Autrefois il n’y avait que des murs et un toit ; aujourd’hui il y a le chauffage, l’électricité, les sanitaires…

 

Cependant, si on met à part la maison de Georgette, qui est un cas particulier, on constate qu’au centre de Camaret il y a actuellement des maisons à rénover, qui sont proposées à des prix très bas : entre 60 et 80 000€, ce qui, traduit en francs de 1900, donne une fourchette de 15000 à 20000 F(1900), plus de 3 fois le prix de 1908, mais les surfaces annoncées sont aussi 2 à 3 fois plus grandes.  Plus récemment (fin 2018 cepednant) un Penty en partie ruiné a été vendu 70000€ à Quélern.

 

Enfin plusieurs maisons anciennes sont à vendre dans la presqu’ile autour de 100000€, prix que n’a pas atteint la maison de Louis Maudire, vendue récemment, mais les prix affichés sont rarement les prix de vente réels. Une décote de 30% ne serait pas étonnante, compte tenu du très grand nombre d’habitations à vendre .(5% du parc immobilier vers 2017)

 

Cela confirme bien, ce que l'on sait: 

Le prix des habitations a fortement augmenté ces dernières années et finalement tout cela n'est pas aberrant.

 

Nota :

Actuellement il n'y a plus beaucoup de maisons à vendre mais la forte hausse constatée pendant les années Covid est peut-être à relativiser; c'est pouquoi il n'en a pas été tenu compte.dans cette page.