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Parmi les documents il y a pas mal de prêts, de reconnaissances de dettes ou de remboursements. Il y a aussi quelques rentes. A l’exception du dernier prêt, consenti avec un intérêt de 3% par Jean Laé à son frère Auguste et de la rente « Piriou » au denier 22, tous les autres sont avec un intérêt de 5% (au denier 20).
Il faut mettre également à part la rente censive sur la tenue de Garrec Ven, qui concerne plusieurs personnes appartenant à des familles différentes. Elle est dans le chapitre sur les tenues.
1. Les rentes
Rente Piriou
Le premier cas rencontré est celui de la rente foncière d’un montant de 9 francs due par Jean Gourvez à la famille Piriou, sur les lieux de Trévarguen Izella et Trévarguen Huella, commune de Roscanvel. Elle est rachetée pour un montant total de 198 francs par ses héritiers en 1817, parmi lesquels on trouve Jean Derrien. Un quart de cette rente avait même été cédée par Corentin Gourves à un voisin, Vincent Le Bris, époux de Marie Olive Kéraudren. Le montant relativement modéré de la rente, en l’absence de détail sur les terres concernées, fait penser à un lot issu du démantèlement d’une tenue à domaine congéable.
Le patronyme « Piriou » est relativement rare à Roscanvel et on trouve peu de choses sur internet. Il n’y en a pas non plus beaucoup sur Jean Gourvez.
Né vers 1736, il a épousé Louise Batani. Il est décédé en 1802. Corentin Gourvez et Louise Batani ont eu 5 enfants. Or le document ne mentionne que deux d’entre eux. L’une des filles, Marie Anne Gourvez a bien épousé Yves Le Géval, frère de Jeanne (Sosa 101). Une autre, Marie Louise Gourvez, a épousé Jean Derrien, mais elle est décédée en 1810; il en a été question plus tôt.
Il manque donc trois des enfants de Corentin Gourvez. Il semble manquer notamment Marie Jeanne Gourvez, qui a épousé François
Marie Penfrat, le frère d'Yves Marie Penfrat (100),
Au cours des recherches sur Geneanet le nom de Marie Olive Keraudren est apparu à plusieurs reprises. Elle est la sœur de Jean Thomas Keraudren, fille de Guillaume Keraudren et de Jeanne Thomas (même si le dernier prénom varie parfois).
Rente Lelias
Jean Derrien, a acheté la ferme de Trégoudan, moyennant un paiement comptant de 600 francs, un deuxième paiement de 300 francs en 1806 et en suite une rente perpétuelle de 60 francs.
Au début Jean Derrien rembourse scrupuleusement la rente de 60F. En 1816 il rembourse un quart du principal de la rente, c'est-à-dire 300 francs et encore 150 francs en 1817.
Enfin en 1819 il rembourse le reste.
Si nous n’avons pratiquement pas de documents au nom de François Laé, son nom apparaît cependant dans un reçu de 1827 signé par Jacques Keraudren, son beau-frère.
François Laé rembourse à son beau-frère la moitié des sommes, que ce dernier a versées pour le rachat de la rente de 6 francs créée par Marie Jeanne Kerguelen au profit d’Alain Jaffré le 20 mars 1789. Le rachat a été fait par Jacques Keraudren en 1820 pour un montant total de 143 francs (120 francs de principal et 23 francs de levée).
On ne sait pas pourquoi cette rente a été créée. Un lien avec la famille Jaffré, une famille originaire de Spézet et d’implantation récente dans la presqu’ile, a bien été retrouvé, mais cela exige de remonter loin dans le temps. En effet il faut aller jusqu'à Bernard Carn et Marguerite Carn, deux des enfants d'Hervé Carn et de Clémence Le Treut.
Il s’agit peut-être de solder un partage des biens de la famille Carn ou de la famille Le Treut, même si un tel partage remonterait à plus d’un demi-siècle.
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1232-1818-1844 Hervé CARN v1649 D 22 décembre 1691 |
1233-1819-1845Clémence Le Treut v1661 ou 1664 ou 1671-1727 |
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M1 13 juin 1701 617 Marie le Treut 1674-1712 |
616 Bernard CARN D 1727 |
909 Marguerite CARN 13 juin 1682 à Kergadiou D 1742 kerellot |
908 Jacques KERGUELEN 1672-1712 kerellot |
M2 30 octobre 1712 Catherine Lucas D 1745
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Claude THEPAULT 1704-1764 |
Marguerite CARN 1718 Roscanvel 1758 Roscanvel |
455 Marie Ollivier 1715-1794 |
454 Michel KERGUELEN 1710 kerloc’h 1797 kerellot |
Isabelle (Elisabeth) THEPAULT 1754 roscanvel 1807 kerellot |
Alain JAFFRE 1744 Spézet 1825 Kerellot |
Joseph Keraudren |
227 Marie Jeanne KERGUELEN 1738 kerellot 1827 trégoudan
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2. Les prêts
Les exemples suivants sont des prêts classiques avec une échéance fixe. Le premier est celui de 70 francs accordé le 13 février 1836 par la veuve Brière. Ensuite il y a celui accordé par Louis Laé de Loscoat aux enfants de son frère, François. En fait il y a deux prêts successifs de 100F et 360F ; curieusement la somme remboursée en 1838 se monte à 520F ! Il manque peut-être un troisième prêt.
Il s’agit probablement de faire face aux problèmes survenus juste avant le décès de Marie Anne Kéraudren.
Ensuite les Laé font de multiples prêts, pour des montants variables, d’abord pour des dépannages ponctuels, puis pour faire face aux premiers achats de terres ou de maisons. En 1838 il y a le prêt « Cuzin » de 92,45 francs, puis le prêt « Druy » de 900F (M. Druy était le juge de paix de Crozon; il habitait derrière l'église).
En 1850 c’est Mme Noury, veuve Gaudin, de Quélern, qui prête 529 francs.
Le 22 juillet 1871 les enfants de Pierre Marie Penfrat, qui avait reçu le cinquième lot de la donation Mailloux, vendent aussi les biens de leur père à Auguste Laé.
Le montant de la vente est de 600 francs, montant financé par un prêt de leur mère, Marie Catherine Bozec à Auguste Laé pour 600 francs.
Curieusement il n’y a qu’un seul reçu, pour l’année 1872, avec sur le même papier deux reçus de 1872 et 1873 pour un prêt de 450 francs.
En 1875 Véronique Laé emprunte 700 francs à Kermorgant d’Argol. Il n’y a pas d’autre reçu au-delà
Enfin en 1910 Jean Laé prête 1400 francs à son frère Auguste, qui a des problèmes avec son chantier de construction de bateaux. Les problèmes ne trouvant pas de solution, le prêt ne sera jamais remboursé, mais Auguste Laé cédera à son frère tous ses biens.
Il y a un écart considérable entre le montant des emprunts faits par Auguste Laé et Véronique Quélen en face aux sommes, qu'ils ont dû
mobiliser pour les nombreuses acquisitions de terres à compter de 1849, puis les achats de Ty Bian en 1870 pour 6000F avec les terres, celle de la petite maison accolée à Ty Bian (500
francs seulement en 1888, mais pratiquement sans terres!) et celle de Ty Maurice Téphany en 1889, pour un montant non retrouvé, mais probablement proche de 5000 francs. Il est possible,
qu'il manque des documents.
Enfin Jacques Marie Penfrat apparaît également en 1841, quand il fait un emprunt de 400 francs pour payer les terres achetées en 1840 à Alain Laé et à la veuve de louis Derrien.
Le document s'est probablement retrouvé dans les papiers remis lors de la vente aux Laé de ses biens.