Qui habitait

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Ils habitaient Trégoudan au 18ème

Les Archives départementales du Finistère ont mis en ligne les registres d’état civil de la paroisse de Crozon à partir de 1702. Au début il y a bien l’année 1694, qui est peu lisible, et quelques pages de 1678, qui sont en très mauvais état. On reste donc sur 1702 avec assez souvent des pages, où l’encre s’est décolorée, rendant le déchiffrage à peu près impossible.

Quand on commence la lecture on est cependant surpris devant l’abondance d’événements (baptêmes et sépultures) concernant le village de Trégoudan ou même celui de Trémet.

En fait on arrive pratiquement à identifier toutes les familles de Trégoudan.

En 1700 il devait y avoir entre 50 et 55 personnes dans le village, c’est à dire 12 ménages. En fait on en trouve 15 dans les premières années du siècle mais il est possible, que certaines maisons accueillent deux ou trois ménages : par exemple les grands parents, les parents et les enfants. C’est certainement le cas des anciens comme Guillaume Carn ou Guillaume Goascoz.

Marcel Burel a noté que la moitié seulement des habitants des villages étaient propriétaires ; les autres sont locataires et ces derniers déménagent souvent. Dans le cas de la ferme de Jean Derrien le bail de M. Bothorel est précaire ; il a seulement quelques semaines pour déménager. On est loin des baux 3-6-9 plus récents.

Au début du 18ème siècle les travaux de construction des lignes de Quélern ont commencé mais le village de Trémet existe toujours. Il comporte deux groupes de maisons au moins. En bas le village proprement dit en avec 5 maisons au maximum et sur le plateau le manoir, probablement à l’emplacement de la maison de Mme Hily, avec quelques maisons (Sesquinolo?), un ou deux moulins (Kervarvail) et une maison isolée sur la route, qui mène à Roscanvel. De son côté Trégoudan est coupé en deux. Trégoudan Izella comporte 3 groupes de maisons et Trégoudan Huella plusieurs maisons en escalier mais pas plus de 7 ou 8.

15 ménages identifiés à Trégoudan

Les ménages sont classés par ordre alphabétique.

1_ Guillaume Carn

Guillaume Carn, décédé à Trégoudan en 1718 à l’âge de 84 ans, est vraisemblablement le père de Mathieu Carn car cela donne une naissance vers 1630, qui paraît bien éloignée pour être le père de Marie Carn même, si la notion d’âge est souvent très variable comme on l’a vu chez les Laé. Les anciens devaient avoir tendance en en rajouter ou alors le rédacteur de l’acte ne comprenait pas bien le breton. Il était l’époux de Marie Téphany, décédée plus tôt. L’un des déclarants est Maurice Hervéguen (habitant alors Trémet?)

2_Jean Carn (SOSA436) et Marie Carn (SOSA437)

Jean Carn est forgeron. Il est né en 1695 et Marie en 1693.

Jean est noté comme fils de Mathieu Carn et Marie comme fille de Guillaume Carn. Il y avait probablement deux Guillaume Carn, dont un habitant Roscanvel.

Un fils prénommé Jean naît à Trégoudan. Un second fils, Jacques (SOSA218), naît également à Trégoudan le 16 juin1723 mais Marie décède quelques jours plus tard, le 23 juin ; elle a juste 30 ans.

Il y a cependant un autre Jacques Carn, qui serait né en 1721 (ou vers 1721) et on trouve deux épouses avec la même date de mariage 26 juillet 1751 (Anne Thépault et Anne Herjean).

Les liens avec nos ascendants sont donnés sous réserve de télescopage. C’est par ailleurs l’origine des pages rassemblées dans les chapitres 40, qui traitent des ascendants au-delà de la 7ème génération.

Rappel : il y avait deux forges à Trégoudan :

Celle de Trégoudan Huella était le bâtiment situé au coin entre la route des remparts et la route de Trégoudan, puisque notre champ porte le nom de liors ar c’houel ; c’était la plus ancienne.

Celle de Trégoudan Izella est celle, qu’achètera plus tard Jean Derrien ; elle est située derrière la maison de Garront ar C’hor. Elle doit être plus récente.

3a_Mathieu Carn (SOSA 872-884 ?) et Louise Derrien (SOSA 873 et 885 ?)

Sous toute réserve car il y a beaucoup d’homonymes, Mathieu et Louise sont les parents de Jean Carn, cité ci-dessus.

Louise Derrien décède le 22 janvier 1706. Mathieu Carn se remarie avec Clémence Carn le 29 avril 1706. Le mariage a lieu à Roscanvel mais elle vient habiter Trégoudan.

3b_Mathieu Carn et Clémence Carn

Leurs enfants : Jacques Carn (né en janvier 1707!), Marie Louise (née en 1710) et Isabelle (née le 15 janvier 1714)

Isabelle Carn épousera Michel Téphany, dont on va retrouver les descendants à Kerloc’h.

4_Marc Derrien et Anne Folgar

Gabriel Derrien naît à Trégoudan en 1723 mais ses parents bougent apparemment beaucoup : Marc est à Trémet en 1735, à Kerlern en 1741, à Kerlern-Trémet en 1753. En fait il est probable, que cela recouvre une seule habitation : le manoir de Trémet, situé sur la hauteur. Il y a aussi une autre éventualité : le développement des lignes, qui ont pris le nom de Quélern, a pu conduire à débaptiser le nom du hameau proche du manoir, de la même manière, que le village de Quélern, proche du manoir de Quélern, est alors devenu Kertoupin,du nom de l’un de ses habitants.

5_ Yves Folgar et Louise Carn

Ce sont les parents d’Anne Folgar ; ils ont hébergé leurs enfants pour la naissance de leur petit fils.

Il y a encore un Parc Folgar à Trégoudan, sachant, que Jean Folgar, père d’Yves Folgar, est un marchand de Trégunc, qui s’est installé à Camaret.

6_ Guillaume Goascoz

Guillaume Goascoz est décédé le 12 mai 1710. Il est donné comme époux de Marie Carn. Les déclarants sont Maurice Hervéguen et Guillaume Carn, probablement celui, qui est cité en premier.

7_ Jean Hascoet et Hélène Kergroac’h

la même année 1703 naissance d’Anne et décès de Jean Hascoet. Ce sont vraisemblablement des fermiers.

8_ Jean Lastennet et Jeanne Le Breton

Entre 1711 et 1738 i y a bien la naissance de Sébastien et de Marie, puis le décès de Marie. Ce sont également des fermiers.

9_ Bernard Penfrat (SOSA618) et Catherine Salaün (SOSA619)

Deux enfants meurent en bas âge à Trégoudan : Clémence et Alain Penfrat. Où est née Marie Renée (SOSA 309) ? Une naissance en 1710 et un mariage en 1726 paraissent bien proches mais on l’a déjà vu dans d’autres familles. Elle a épousé Alain Carn, dont elle a eu Bernard Carn (SOSA154) mais aussi Joseph Carn, le père de Thomas Carn, qui est né à Trégoudan mais décédé au Cléguer Saint Fiacre. On le retrouve plus tard comme propriétaire des deux maisons situées en haut de Garront ar C’hor.

Avec Bernard Carn on est aussi dans les ascendants de (Marie Jeanne) Louise Capitaine en passant par les Goascoz.

10_Jean Penfrat et Marie Salaün

Leur fille, Louise Penfrat est née à Trégoudan en 1737 mais on ne la retrouve pas sur internet, comme si elle n’avait pas vécu longtemps. Sa marraine est Louise Salaün. En fait on a peu de choses sur les Penfrat ; pourtant Jean Marie Penfrat habite Trégoudan pendant la première moitié du 18ème. Il faut donc chercher parmi les épouses.

11_ François Poudoulec et Françoise Le Breton

Elle décède en 1703. François se remarie avec Françoise Castric

12_Jean Poudoulec et ?

Probablement le fils de François le Poudoulec

13_ Jacques Salaün et Marie Herjean

Naissance de Louise Salaün en 1704; Louise Derrien est sa marraine et elle est la marraine de Louise Penfrat. On a peut-être un lien avec les Penfrat par les Herjean. Il y a une autre Louise Salaün à Roscanvel, née en 1708.

14_ Yves Téphany et Jeanne Jaouen

Jeanne Jaouen décède en 1703.

On doit être dans les ascendants de Maurice Thépany, qui occupait la maison de Georgette.

15_ Pierre Thépault et Marie Herjean

Catherine naît en 1716 puis Marie décède en juin1720, 8 jours après la naissance de son fils Alain.

Était-ce une autre Marie Herjean, que l’épouse de Jacques Salaün ? Il y a d’autres Herjean dans la presqu’île.

Finalement on a au moins deux familles à Trégoudan parmi nos ascendants : celle des Carn et celle des Penfrat. Le site Généanet permet d’obtenir le nombre d’individus identifiés dans une période donnée mais pas pour tous les patronymes. Unombre important des habitants de Trégoudan au début du 18ème siècle ne se retrouve pas dans Généanet, probablement par manque d’intérêt de la part des internautes.

Quels liens entre les familles ?

Il reste maintenant à faire des regroupements pour retomber à une dizaine d’habitations seulement.

Que peut-on relier ? Entre les BMS et le cadastre il y a en gros 100 ans, donc 3 générations au moins. 

Trégoudan Izella

Il y a 3 propriétaires en 1833 : Thomas Carn du Cléguer Saint Fiacre, Jean Derrien et l’indivision Laé-Keraudren. Il y a cependant deux pentys identifiées à part sur les parcelles 173 et 288. On a donc en principe 5 ménages.

La forge est derrière la maison de Jean Derrien mais elle est probablement récente.

Thomas Carn

C’est probablement trop simple ; Thomas est le petit fils d’Alain Carn (SOSA308) et de Marie Renée Penfrat (SOSA309), arrière petit-fils de Bernard Carn et Marie Le Treut, de Bernard Penfrat et de Catherine Salaün.

Jean Derrien

Il faudrait remonter la filière du vendeur : M. Lelias, pour essayer de retrouver les anciens propriétaires. Or sa grand-mère, Anne Folgar est née justement à Trégoudan.  Ses parents auraient alors habité la maison avec la forge?

Laé-Keraudren

Pour le moment cela reste un mystère mais la ferme était peut-être en location au début du 18ème siècle. Les Kerguelen sont à Kerellot et les Keraudren se déplacent entre Trébéron, Penarcréac’h et Penfeunteun.

Qui occupe les deux logements des parcelles 172 et 288 ? Cela doit faire partie des logements prévus pour être loués. En fait il est probable, que Jacques Keraudren se soit installé dans la maison de la parcelle 288, qui a été agrandie entre le relevé du cadastre et le partage de 1839. Il y a aussi l’autre éventualité d’un manoir partiellement détruit lors du passage des anglo-français en 1594 et reconstruit peu après. Craou Vras a peut-être été au départ une habitation comme Tybian avant de devenir une crèche .

Trégoudan Huella

Paul Goascoz

Paul Goascoz est le petit-fils de Paul Carn et de Louise Penfrat, donc arrière petit-fils de Jean Carn et de Marie Carn. Il hérite donc de la forge de Jean Carn. Il a aussi une petite maison en haut du village et la grande maison de Marie Claire

Jean Folgar

Il a une petite maison, dont il ne reste, que les murs mais avec de très belles pierres de taille. Elle est incluse dans la propriété de Marie Claire. Il a aussi une ruine adossée à la maison de Marie Claire ; elle été en ruines en 1833 mais a été remontée car il y avait encore une locataire avant la guerre. Il reste encore un pan de mur et la porte a disparu il y a quelques années.

Ses parents sont bien Yves Folgar et Louise Carn ; ils occupent alors l’une des maisons et l’autre est louée.

Jean (Marie) Jaffré

Il a au moins la maison, qui fait face à celle de Paul Goascoz et qui a aujourd’hui pratiquement disparu.

Il a aussi la moitié « levant » de la maison de Georgette, Ty Maurice Téphany ».

Il doit s ‘agir d’un achat car son père, Alain Jaffré, est originaire de Spézet. Il est arrivé pour travailler sur les lignes de Quélern et il est resté.

La maison devait être occupée vers 1700 par Yves Téphany et Jeanne Jaouen. Leur fille Louise a épousé Alain Rolland de Kerioul. Or il y a des Rolland pas loin.

Yves Rogel

Il a seulement l’autre moitié de la maison de Georgette. C’est un paronyme relativement répandu à Crozon et la filiation est difficile à retrouver ; il s’agit peut être d’un achat. La moitié de maison est allée ensuite aux Thiec.

Curieusement il n’y a pas d’informations sur le net concernant Maurice Téphany.

Jean Marie Penfrat

C’est « tybian », du moins le penty, qui donne sur la route

Il est venu par un partage, probablement celui de Jeanne Carn, mère de Jean Marie Penfrat

Jean Thomas Keraudren

C’est l’autre penty ; il est du même partage puisque Marie Jeanne Penfrat, soeur de Jean Marie a épouséJean Thomas Kerauden.

Jean Thomas Keraudren a en plus un ancien four (n°453) accolé à la ruine de Jean Folgar ; il ne reste plus, qu’un pan de mur, qui se délite peu à peu.

On a 1habitations, dont au moins 4 pentys et une maison coupée en deux . Il n’y aurait donc pas eu de nouvelles constructions entre 1700 et 1800. Par contre l’attribution des maisons n’est pas aisée. A priori il faudrait se concentrer sur les 5 maisons  « entières » et 4 familles : Goascoz, Folgar, Téphany et Penfrat.

Aujourd’hui il y a en plus la grande maison de Jean Marie Penfrat et la maison construite par M. Le Guern à l’emplacement de celle de Paul Goascoz, qui était située sur la parcelle 445. Il y a encore beaucoup de ruines correspondant aux constructions, qui figurent sur les parcelles 449, 450, 452 et 453. Ce sont essentiellement des pentys, ce qui peut confirmer l’idée, qu’il s’agissait d’habitations mises en location. La ruine de la parcelle 449, un carré de faible superficie, a été construite en grande partie avec des pierres de taille, que l’on ne retrouve pas dans les autres constructions. De quelle autre construction venaient-elles ?

 

Et les Carn dans tout celà?

Trémet au 18ème

De quel Tremet ?

Si Trégoudan est un village coupé en deux par un pré commun, Trémet est réparti sur plusieurs groupes d’habitations. Il a été possible d’identifier 8 à 9 familles mais il y a seulement 4 maisons sur le plan de 1754 ; certaines sont peut être déjà sous les premières lignes de Traverse ou en cours de démolition (notamment les moulins de Kervarvail). Il faut rajouter le groupe des 3 maisons de Quélern en haut, généralement appelées Sesquinolo ou Kerguinolo le manoir et la maison du boulanger Dréot . On arrive ainsi à une dizaine d’habitations, sans compter les moulins, ce qui en fait un gros village et peut expliquer pourquoi le nom de Trémet été retenu pour fédérer les villages et non pas celui de Quélern.

En effet, au début du 19ème, à côté du manoir de Quélern il n’y a que deux habitations. Il y en a 4 à 5 à Kerellot, autant à Penarpoul et 6 à Penarcréac’h.

Avec un aussi petit nombre d’habitations on ne peut pas s’attendre à trouver beaucoup évènements dans une période donnée. C’est donc un peu la chance, qui fait, que l’on tombe sur beaucoup d’informations sur Tremet, alors qu’il y aura très peu sur Kerloc’h dans la même période.

Les 9 familles repérées à Tremet

Entre 1702 et 1710 on trouve les familles

Le Treut (Goascoz)

Le Noan (aussi écrit Le Moine), qui habitent probablement le manoir, qui est sur Parc Moan.

Le Guen (chez les Rolland)

Capitaine (chez les Keranguyader ?)

Herveguen

Entre 1710 et 1719 il y a

Pendelec (ou Poudoulec?)

Piriou

Derrien

A partie de 1720 il y a des Thouman (écrit parfois Thomas).

Au total on arrive à 9 familles pour 9 « feux » mais seule la famille Herveguen se retrouve à Penarcréac’h au début du 19ème siècle. Les autres « déplacés » ont peut être changé de lieu ou il ne restait que des filles.

Kerellot (aussi écrit parfois Kergouellet) on a les Kerguelen, Téphany, LBloas, LGoascoz pour 4 à 5 maisons et notamment les couples :

Jean Stéphan et Jeanne LGoascoz

Pierre LGoascoz et Marguerite Toupin

Yves Téphany et Marie Kerguelen

Jean LBloas et Marie Téphany

Jacques Kerguelen et Marguerite Carn

A Penarpoul on trouve les Toupin, Talagas, Sénéchal, Hascoet avec les couples suivants :

Yves Toupin et Françoise Folgar, mais on a aussi

Yves Toupin et Catherine LPendu

Alain Talagas et Marguerite Carn

François Corre et Jeanne Kermel

Corentin Folgar et Béatrice LBreton

Jean Poriel notaire

Henri Hascoet et Marguerite Sénéchal

Il y a de toute évidence des regroupements sous un même toit. Il y a eu aussi des séjours transitoires car on retrouvera les Hervéguen à Penarcréac’h-Tremet.

Le cas de Penarcréac’h

Le hameau a-t-il été agrandi pour reloger, ceux, qui ont été délogés de Tremet ? Les deux appellations concurrentes : Penarcréac’h et Penarher laisse perplexe. Cela fait penser à Penarhor à Trégoudan.

En 1833 il y a deux groupes de maisons.

Dans le premier groupe les maisons sont le côté d’une grande cour appelée Parc Bian.

Il y a deux maisons,qui sont encadrées par deux Pentys. Les grandes maisons appartiennent à Jean Marie Vergos et à la famille Herveguen.

L’autre groupe est sur « liors an ti coz » et les maisons sont un peu dans le désordre.

On a donc bien deux périodes de construction. Il est alors possible d’affecter liors an ti coz aux anciennes constructions et Parc bian aux 3 nouvelles destinées à accueillir les familles expulsées de Tremet, dont les Herveguen. Que vient faire ici Jean Marie Vergos ou la veuve Riou? Seul Hzerveguen semble alors venir de Tremet. Il faudrait fouiller dans les BMS des nnés précédant l construction des lignes.