On pêche à la roche
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La pêche à la côte
L'Amélie a été détruite par les Allemands pendants la dernière guerre et il n'a jamais été prévu de la remplacer. Il y a bien eu un kayak en bois et toile de 5m de longueur mais il a rarement servi pour la pêche.
Il restait donc la pêche à la côte ou plutôt, comme nous le disions, à la roche. Bien évidemment il n'y avait pas de canne à pêche et le plomb était le plus souvent remplacé par un galet ramassé sur la grève et soigneusement entaillé. Il y avait un stock de galets à la maison. Il y en a d'ailleurs encore.
Les appâts étaient des vers; rarement achetés au port de Brest, il fallait les récupérer dans des zones très particulières, essentiellement constituées de vase.
Les lieux préférés
La carte ci-dessus mentionne les principaux coins de pêche utilisés. A côté des endroits faciles d'accès et donc ouverts à tout le monde, il y avait des "roches" difficile d'accès. La connaissance des chemins, qui permettaient d'y arriver, et leur entretien étaient donc importants.
La Fraternité
Chacun a ses repères. Pour l'oncle Joseph c'était le côté de l'îlot du diable faisant face à Camaret.
Beganarvir
Pour les amateurs de bar il fallait descendre à Beganarvir par un chemin à flanc de falaise, sans possibilité de s'accrocher ; c'était le coin préféré de Georges Keraudren et nous n'y allions jamais. C'était son domaine. Pourtant l'envie nous a pris plus d'une fois d'aller voir.
Le chemin n'était pas celui, qui est visible dans la combe mais qui ne débouche pas réellement sur la grève. Il fallait prendre à droite dans la partie de couleur claire, trace d'effondrements récents de la falaise.
Cornouaille
Situé à proximité de Kerlaer, le fort de Cornouaille avait l'avantage d'un accès facile avec un chemin large et un grand escalier, qui conduisait à la plate-forme. Sur le devant il y avait des roches plates. Attention cependant aux lames de fond, qui surgissaient et balayaient le roche emportant panier de pêche et casse croûte.
ici, à l'extérieur de la batterie basse, on est pratiquement au ras de l'eau; il suffit de choisir son coin. En face il y a le fort du Mengam (l'orthographe varie selon les époques) et au milieu la tour du même nom.
Kerlaër
L'oncle Alexandre avait un coin sous le village de Kerlaër. Le village a été vidé de ses habitants et détruit dès le début de la guerre parce, qu'il gênait le pointage des canons, qui venaient d'être installés à proximité.
Du coup les champs autour de l'ancien village n'ont plus été cultivés et les chemins de traverse ont peu à peu disparu. Il fallait donc se faufiler dans les broussailles pour rejoindre la falaise et descendre avec précaution jusqu'à la « bonne » roche. C'était notre coin de prédilection. Bien évidemment, par manque de recul, il n'était pas possible de lancer à ligne à plus de 3 ou 4 mètres. Il y avait aussi parfois des lames de fond.
Je crois, qu'aujourd'hui il serait à peut près impossible de retrouver la roche, où nous nos installions.
Pourtant sur la photographie aérienne il semble rester des cheminements. Le point délicat reste la dernière descente sur la roche, sans possibilité de s'accrocher.
Un dernier essai a été tenté pendanr l'été 2023, sans permettre de retrouver le chamin.
Les autres coins de l'oncle Alexandre
Pour l'oncle Alexandre, qui habitait le Gouérest, c'était aussi la côte entre la pointe des espagnols et le four à chaux de Postermen. Il aimait particulièrement le lancer à plusieurs dizaines de mètres en faisant des moulinets au dessus de sa tête ; il valait mieux se tenir à l'écart.
La pointe des Espagnols, face à la Cormorandière, était intéressante au moment du retournement du courant ; de plus l'accès était facile, du moins à l'époque.
Le chemin en lacets est désormais interdit et celui, qui se situe de l'autre côté (il fait partie du GR34), ne descend pas jusqu'à la grève.
Il en est de même pour l'appontement, qui est juste à côté. L'appontement servait pour l'approvisionner en matériel et munitions des forts voisins . Il était autrefois couvert de platelage en bois ; ils ont été récupérés après la guerre, ce qui rend désormais l'approche périlleuse.
En revenant vers Postermen il y avait le four à chaux ou, plus exactement toute la zone entre l'appontement et le four à chaux. Ce dernier est encore visible à gauche.
C'était ,avec l'appontement, le domaine de l'oncle Alexandre et de ses moulinets.
Au large il y a avait les attrêts, zone riche en poisson, du moins dans les années 50 et où furent déversés les décombres de Brest, même si la carte de 1911 montre, qu'à cet endroit il y avait déjà des hauts-fonds.