Le Penty "J T K"

 

Version 3.7_Page 11-12_novembre 2019

 

 

L’acquisition de 1888


La seconde maison a été achetée par Véronique Quélen le 8 juillet 1888 aux héritiers de son oncle Allain Laé, qui l’avait acquise après le décès de sa première femme Marie Josèphe Kéraudren, fille de Jean Thomas Keraudren ; A la mort de celle-ci elle avait été attribuée à son fils, François Laé, puis aux autres héritiers d'Allain Laé après le décès de François Laé.

On verra plus loin, que la maison était en fait un bien Penfrat.

La maison


Le Penty figure sur le cadastre de 1831 sous le numéro 424 ; Jean Thomas Kéraudren en est le propriétaire. Il n’y a pas de terrain autour, mais la surface indiquée (49 m²) comprend la crèche attenante.

C'est par erreur que le notaire écrit que la maison est située dans la commune de Crozon. Il a recopié un ancien acte de propriété, antérieur au rattachement du village de Trégoudan à Roscanvel, donc antérieur à 1851.


Les dimensions données dans l’acte de vente pour la maison correspondent assez bien aux dimensions intérieures existantes. Il faudrait donc rajouter l’épaisseur des murs pour retrouver les 49 m² du cadastre.


Liors eost


On retrouve bien l’autre partie de l’aire à battre avec la galerie, dont il est question dans la page précédente.


Pour le cadastre il s’agit de la parcelle 423, qui fait 560 m² ; la différence se trouve donc dans la galerie.


La galerie a disparu et il n’est pas facile de retrouver son emplacement d’origine, car elle a définitivement disparu lors que la construction de l’impasse des iles.

 

Liors Eost : cette désignation n’existe pas dans le cadastre napoléonien ;  c’est un premier exemple de changement d’appellation. On en retrouvera d’autres.Par contre c'est une appellation courante dans la presqu'île pour les terrains, qui sont proches de l'aire à battre. en fait c'est l'endroit, où on dépose la moisson  avant le  battage.

 

Allain Laé a habité le penty avec sa première épouse, avant le décès de celle-ci.

La maison à four


L’acte de vente mentionne aussi une maison à four.


Le four est probablement la construction qui porte le numéro 453, actuellement en ruine et appartenant aujourd’hui à d’autres propriétaires. Le transfert a été fait lors de la modification du remembrement de la commune de Roscanvel.

En effet le four, qui existe en direction du Prat, n'a pas la même orientation; il avait aussi  un autre propriétaire : Jean Jaffré.

 

La crèche entre les deux pentys

 

Entre les deux pentys il y a une crèche, qui dépendait du penty « JTK » et qui a été un moment une habitation malgré sa superficie réduite (de l’ordre de 7m²).

D’après Grand-mère le dernier habitant a été le grand père Louarn, qui l’a quittée en emportant le volet, qu’il avait installé sur la fenêtre.

Cette  fenêtre ressemble beaucoup à celles que l’on peut voir dans d’autres villages et qui ont été récupérées sur l'ancienne chapelle Sainte Catherine.

La chapelle était située sur le chemin, qui allait de Kerraguennec à Mencaër. Elle figure toujours sur le cadastre Napoléonien, alors qu’elle devait avoir déjà disparu.

 

 

 Les deux pentys ne faisaient qu'un

 

On voit bien sur le cadastre que les parcelles 422 et 423 résultent  d’un partage récent.

Si les deux pentys ont été achetés à des personnes différentes et à des périodes différentes, il y a un lien entre eux.


  En effet en fouillant dans l'état-civil de Crozon on trouve que Jean Marie Penfrat, qui avait Tybian, était le fils de Joseph Penfrat. On trouve aussi que Jean-Thomas Keraudren, propriétaire du second penty, était le gendre du même Joseph Penfrat.


Les deux pentys font donc très vraisemblablement partie d'une seule et même succession.

Il est aussi assez probable que ces biens viennent du côté de leur mère ou belle mère, Jeanne Carn. A moins qu’il ne s’agisse de biens provenant  l’héritage de Marie Salaün, mère de Joseph Penfrat, puisque les Penfrat sont plutôt originaires du village de Kerguinou.


La réhabilitation


Pendant longtemps la maison a été utilisée comme habitation, puis comme annexe, servant à la fois d’atelier de réparation des outils de ferme et de lieu pour faire cuire des aliments pour les cochons, comme en a témoigné l'état fortement carbonisé de la poutre de la cheminée.

 

Ici aussi la réhabilitation a modifié l’aspect extérieur, notamment la façade tournée vers l’est. La porte a été supprimée et remplacée par une fenêtre. Le mur mitoyen a été percé pour relier les deux maisons.

La toiture initiale en ardoises a été remplacée après la guerre par une couverture en fibrociment. Elle a été refaire en ardoise, à l’occasion de l’aménagement des combles.

La cheminée n’a été supprimée qu’en avril 2013 ; elle était pourtant la cause de nombreuses infiltrations.

 

 

Si la porte avant a disparu, la porte arrière, par contre, a été remontée à l'identique. C’est aussi une porte de récupération, car il manque l’une des pierres.