Le Penty "JMP"

 

Version 3.7_Page 11-11_décembre 2019

Il y avait en fait deux maisons autrefois séparées sauf dans un coin. Donnant sur la route il y avait un premier penty, qui sera désigné sous les initiales de son propriétaire en 1830 : Jean Marie Penfrat (" penty "JMP"). Le second penty, que l'on voit derrière, appartenait alors à Jean François Keraudren (le penty "JTK"); il en sera question dans la page suivante. Entre les deux il y a une construction, qui servit également d'habitation pendant quelques années.

 

Ty bian ou la vielle maison


La première maison figure sur le cadastre de 1830 ; elle est sur une parcelle, qui porte le numéro 421 et qui est une partie d'une parcelle plus grande, appelée autrefois Parc Leur Le propriétaire était Jean Marie Penfrat, le père de Jacques Penfrat.

L’aire à battre est la zone identifiée au nord de la parcelle. En fait l’aire à battre a été coupée en deux elle aussi, y compris la construction au fond. on verra plus loin, qu'il y avait une autre aire à battre plus près du Prat, à côté du four.

 

Jean Marie Penfrat a construit en 1848 sur cette même parcelle 421 une maison plus grande, adossée sur le pignon ouest de la première; cette grande maison était au début un débit de boisson, comme il en existait autrefois beaucoup le long des routes. Elle est visible sur la photo, à gauche.

 

Cette première maison a été achetée par Auguste Laé et Véronique Quélen le 2 mars 1870 à des héritiers de Jacques Penfrat. Elle était alors qualifiée de « vieille maison », par opposition à la maison mitoyenne de 1848.

 

Elle donne du levant à Alain Laé, qui avait épousé la fille de Jean Thomas Keraudren et hérité de la maison voisine, dont il sera question dans la page suivante.

Elle donne du couchant à Quélen, car la grande maison a été vendue vers 1868 à M. Jean Pierre Quélen de Rostellec.

Cette maison est mentionnée dans trois autres documents :


- Le partage des biens de Françoise Mailloux, veuve de Jean Marie Penfrat,  réalisé le 2 décembre 1850 ; le premier lot a été attribué à Jacques Penfrat.


- Le bail du 19 février 1861 à  Jean Guillaume Stipon, maçon habitant Quélern ; c’est dans ce bail que la maison est appelée Ty Bian.

- la sommation du 23 février 1870 de Jean Guillaume Stipon à l’encontre de ses bailleurs.

Visiblement la maison était en très mauvais état et les propriétaires ont préféré la vendre à Mme Laé, plutôt que de faire des réparations. Le bail mentionne bien l’aire à battre.


 

La réhabilitation


Après avoir servi d’habitation pendant de nombreuses années, elle a fini comme crèche, avant d’être réhabilitée au début des années 70 avec la maison adjacente, le penty JTK

 

La toiture avait été endommagée pendant la dernière guerre et refaite en récupérant des tuiles du chantier d'Auguste Laé. A l’occasion de la réhabilitation elle a été refaire en ardoises, d’abord en « fausses » ardoises, puis, plus récemment, en vraies ardoises.

Tout l’intérieur a été refait.

 

Faute d’avoir fait des photos de la maison avant sa réhabilitation, il ne reste comme témoins que la porte arrière, maintes fois rehaussée, et une petite fenêtre, également à l’arrière et qui a échappé aux modifications successives.

Il reste encore la cheminée, qui a été remontée à l’identique

Les pièces de bois sont d'origine. Ses dimensions sont très proches de celles des cheminées du manoir de Quélern, comme, s'il y avait autrefois un standard de construction.

Quand fut-elle construite ?

 

Il n’y a pas de date au dessus de la porte d’entrée, comme dans toutes les autres maisons du village d’ailleurs.  La maison a été remodelée à plusieurs reprises avec parfois des éléments de récupération comme le montrent les deux photos ci-dessus. Pourtant elle est très ancienne.

Selon les documents contenus dans la boite et selon le cadastre, le premier propriétaire connu est Jean Marie Penfrat, qui habite Trégoudan dès le début du 19ème siècle. Si, d’une manière générale, la famille Penfrat est plutôt de Kerguinou, ou parfois de Kerraguennec,  il y a aussi des Penfrat à Trégoudan, comme Bernard Penfrat, dont les enfants naissent à Trégoudan dès 1703. Un essai de déchiffrage de la population du village au début du 18ème est repris dans la page 24-11.

Certes il y a beaucoup d’individus prénommés Bernard dans la famille Penfrat, comme il y a beaucoup de Jean ou de Jean Marie. Il est possible aussi, que plusieurs branches se soient succédées à Trégoudan.Il est possible aussi, que tous les remariages n’aient pas été identifiés comme tels.

Toutefois, compte tenu de la taille du village, il est probable, qu’ils ont tous habité Ty Bian. Dans ce cas la maison peut alors très bien venir de l’une des épouses, notamment de Catherine Salaün, épouse de Bernard Penfrat. Elle peut être également un bien de la famille Carn, que l’on retrouve à plusieurs reprises dans notre généalogie et dont plusieurs membres ont également habité Trégoudan.

Pour faire simple, on va dire, qu’une construction existait déjà à cet endroit à la fin du 17ème siècle. Cependant la largeur intérieure de 4,70m et la taille de la cheminée, qui font immédiatement penser ua Manoir de Quélern, militent pour une maison construite (ou reconstruite) après 1694.