Rigonou
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Adjudication Penfrat de 1854
Le nom de Rigonou (écrit parfois et prononcé Rigounou) apparait la première fois dans l’adjudication du 6 février 1854 ; ce jour-là Jean Marie Quélen de Kerloc’h a acheté pour 6400F à M. Felix Penfrat du Conquet la ferme de Rigonou avec 11 hectares de terres (74 parcelles).
L’acte précise bien qu’il n’y a pas eu de remise de titres. Ces biens font partie de la succession de M. Michel Penfrat son père, décédé au Conquet. Les deux autres enfants de Michel Penfrat étant également décédés, M. Felix Penfrat se défait de la totalité des biens de son père, que l’on va retrouver dans le cadastre sous le nom de Michel Marie Penfrat, de Brest.
Le village se situe à l'écart de la route qui mène du Fret à Camaret; il s'étend en fait des deux côtés de la route, qui rejoint le village de Lambézen à l'est. A l'ouest il y a le village de Keraudren.
La maison se trouve au cœur du village (parcelle n°496), sur un ensemble de parcelles, qui porte le nom de Parc Ty al laé !!
Probablement pour distinguer ce groupe de maisons, situées au sud du chemin et
un peu surélevées rapport à celles qui sont côté nord
Lors de l’adjudication la ferme de Rigonou est louée pour 270F par an à Pierre Le Roy, dont le fermage cesse le 29 septembre 1856.
En mai 1859 Pierre le Roy reçoit de la justice de paix de Crozon communication de l’existence d’une donation faite en 1855 par Marie Perrine Quelen à Pierre Morvan son mari, cultivateur à Rigonou. La lettre est destinée à Jean louis Morvan, marin à Rigonou.
Il s'agit probablement d'une des filles de Jean Marie Quélen.
La ferme passe ensuite à Marie Jeanne Quélen, épouse de Joseph Mercier, qui habite Kerloc’h.
En 1876 Joseph Mercier fait un procès à Hervé Douarin, qui n’a pas payé les 210 francs de ferme verbale pour la tenue de Rigonou. Est-ce un morceau de la ferme en question, sachant que le nom de Marie Jeanne Quélen n’apparaît pas ? Il est possible qu’il ait également d’autres terres à Rigonou, indépendamment de celles de sa femme.
Le troisième lot
Le 7 janvier 1891, Marie Jeanne Quélen fait une donation de ses biens (et de ceux de son défunt mari, Joseph Mercier) à ses quatre filles. Le troisième lot, avec la ferme de Rigonou, est attribué à Marie Ursule Mercier.
La ferme est alors affermée à Bernard Bouézennec.
Il n'y a plus que 30 parcelles de terre pour un peu moins de 4 hectares. Il manque donc plus de la moitié des parcelles de l’adjudication et plus de 60% de la surface. Il est probable, que l’autre partie de la ferme se soit retrouvée dans le lot attribué à Victorine Mercier, puisque l’on va retrouver dans la succession de Marie Thérèse Mercier.des terres situées à Rigonou.
Dans le partage le notaire évalue à 350F les revenus de la partie appartenant en propre à Marie Jeanne Quélen et à 300F ceux des acquêts. La valeur des biens partagés (15000F) et l’absence de soulte confirment bien qu’il y a eu un démantèlement de la ferme.
Marie Ursule Mercier a épousé Jean Laé peu de temps après, le 24 septembre 1892.
Ils sont allés habiter la ferme de Rigonou.
La famille Laé quitte Rigonou pour venir habiter
définitivement à Trégoudan après le décès de Jacques Laé, survenu le 22 janvier 1910 et celui de Véronique Quélen, le 22 février 1911..
Elle est encore à Rigonou lors du dénombrement de 1911 mais cette année là on est passé dans Camaret (le transfert des villages a eu lieu en 1908); il y a un bail au profit de Bernard Roudant, qui est daté du 4 avril 1911. Le déménagement a donc eu lieu après le dénombrement et après le décès de Véronique Quelen, puisqu'elle ne figure plus dans le dénombrement de Roscanvel mais avant le 4 avril.
Il y a pourtant un acte, qui mentionne, probablement par erreur, que la famille habitait encore Rigonou en 1919.
Curieusement, selon le dénombrement de 1911, Victorine Laé serait née en 97 et Thérèse en 1900. C'est plutôt l'inverse.
De même il signale la présence de Victorine Quelen, belle mère, alors,qu'il devrait s'agir de Marie Jeanne Quelen.
Leur première fille, Marie Laé, décède le 9 octobre 1915. Elle a 19 ans. En rentrant de Stang ar Prat, elle est tombée de la charrette chargée de roseaux, que conduisait un ouvrier agricole.
Le champ Foënnec Stang ar Prat a été exproprié en 1921 pour permettre l’aménagement du centre d’aviation maritime de Camaret. Le montant payé par l’Administration a été de 885 francs, montant élevé s’il s’agit bien de la parcelle 334, qui ne fait que 1370 m².
Il reste encore beaucoup de terres
En effet lors de la succession de Jean Laé le notaire a fait l’inventaire de ses biens et trouvé 71 parcelles pour un total de près de 11 hectares. On se retrouve donc pratiquement à la superficie initiale. S'il y a eu des ventes entre 1891 et 1951, il y a eu aussi des achats et des échanges.
Le compte est bon
Marie Ursule Mercier a apporté les 4 hectares du 3ème lot.
Jean Laé et Marie Mercier ont racheté plus de 3 hectares de terres à l'une des sœurs de Marie Mercier.
Le solde net des autres achats et des ventes se monte à 4 hectares, ce qui permet d'arriver à peu près aux 11 hectares du notaire, sachant qu'il a oublié de compter quelques parcelles. La maison a été vendue, ainsi, que plusieurs parcelles proches du village. Après le décès d'Emilienne Le Lann il restera encore plus de 9 hectares de terres.
Bien évidemment toutes ces terres sont inconstructibles et même, pour certaines d’entre elles, interdites à tout exploitation (notamment au sud du village en allant vers l'ancienne voie ferrée).
Le village de Rigonou aujourd’hui
Le village de Rigonou a changé. Des maisons ont disparu ou sont en ruines, des maisons ont été rénovées, parfois agrandies, parfois réduites ; des maisons ont été construites, mais le schéma initial a été conservé.
Il restera désormais en l’état, puisque les autorités compétentes ( ?) ont décidé que tout l’environnement du village était désormais inconstructible, y compris les parcelles qui se trouvent à l’intérieur du village, mais sur lesquelles il n’y pas de construction.
La maison "87" a été vendue au début des années 70, ainsi que quelques champs.
Elle a été a été agrandie et transformée en gite et on ne voit que la façade nord.
La maison voisine, qui appartenait à Jacques Marchand, a été reconstruite. Les maisons situées plus à l’ouest sont des ruines, l’une appartenait à Pierre Thépot ; l’autre est citée dans l’affaire de la tenue à domaine congéable (Herjean Caradec). Elles sont toutes sur des parcelles appelées « liors creis ».
En face la longère Théphany (Ty Bras) a été réduite, mais elle a conservé de belles portes.